Petites jalousies entre voisins

Café Fédéral, décembre 2024

L’Allemagne est au seuil d’une décision importante: des élections anticipées auront lieu chez notre voisin le 23 février. Le gouvernement actuel est chancelant. Il pourrait regarder avec envie la Suisse, où le Conseil fédéral est solidement installé, même si sa composition suscite régulièrement des discussions. 

En revanche, le budget fédéral est nettement moins stable. Comme chaque année, le Parlement discute du budget de l’année suivante ainsi que des recettes et des dépenses de la Confédération pour trois années supplémentaires. La pression sur les coûts n’a jamais été aussi forte. Le Conseil fédéral s’attend en effet à un déficit structurel de quelque 3 milliards de francs par an à partir de 2027. En septembre, le groupe d’experts Gaillard a publié un rapport contenant 60 propositions d’économies. Le Conseil fédéral entend implémenter plusieurs de ces recommandations, dont certaines concernent notre secteur. Il est par exemple prévu de réduire les moyens alloués aux instruments de promotion du tourisme. Le budget et le plan financier 2026–2028 intègrent déjà plusieurs des mesures prévues. 

Tous les groupes d’intérêts doivent contribuer aux économies. Mais GastroSuisse s’oppose clairement à de nouvelles taxes sur l’hôtellerie-restauration. Selon le plan financier, le Conseil fédéral ne veut pas maintenir le taux de TVA à 3,8% pour l’hébergement. Il souhaite l’aligner sur le taux normal à partir de 2028. Esther Friedli, Conseillère aux Etats et membre du Conseil de GastroSuisse, ainsi que le Conseiller national Philipp Bregy ont chacun déposé une motion qui vise à maintenir le taux spécial. Enfin, GastroSuisse continue à s’engager pour des conditions-cadres optimales en matière de pourboires. Si le Conseil fédéral recommande de rejeter une motion sur l’exonération générale, il soutient toutefois la pratique actuelle qui a fait ses preuves. Pour le moment, c’est à notre tour d’envier l’Allemagne, où les pourboires de l’hôtellerie-restauration sont déjà exonérés d’impôt.

Beat Imhof, président